Mais il n'y avait pas que cela. il y avait aussi que les discussions à la tajmait devenaient de plus en plus un long dialogue entre le cheikh et mon père. Il n'y avait plus à Tasga d'orateur qui pût parler longuement et dignement les vieux , parce qu'après le cheikh et mon père , ils n'avaient rien à dire , les jeunes parce qu'ils étaient incapable de prononcer en kabyle un discours soutenu quand par hasard l'un d'eux prenait la parole on votait s'abaisser une à une les têtes barbues et ravagées de tous les vieux assis en ligne sur les dalles du fond un malaise les parcourait tous , car les discours des jeunes ressemblaient aux conversations des épiciers : ils étaient secs , froids , sans ordre , sans citations , ils ne visaient à rien qu'à la solution d'un petit détail précis , leur grand mot était « Lmoufid » , le minimum : alors qu'est-ce que l'assemblée pouvait attendre de harangues qui visaient ouvertement au minimum ?
Votre panier : | Fermer |