Il y a certainement un trait de race si bien que le berbère, assurément passionné de nouveauté, adopte rapidement et facilement la langue de ses envahisseurs successifs, il revient hâtivement à sa langue maternelle, sitôt l'étranger parti. Autant le dire, la langue berbère a plusieurs vies sa vitalité se mesure à l'attachement des gens, à la diversité de ses dialectes qui la nourrissent et à sa plasticité qui ouvre à ses utilisateurs l'outil adéquat pour exprimer au mieux leurs idées qu'avec une autre langue.
Mais, le Berbère n'est jamais dominateur et ne lui vient jamais à l'esprit de faire apprendre sa langue aux étrangers, ni ce dernier ne daigne apprendre la langue de l'occupé. Ainsi, dans l'Histoire du Berbère errant, le Tifinagh cherche un ancrage solide dans le quotidien. Et, mis à part les femmes qui la transmettent à leurs progénitures, « l'ennemi de cette langue est le Berbère lui-même », calme l'auteur, sans détours.
« Le Berbère et sa langue » est une oeuvre d'analyse de la psychologie d'un peuple, de la naissance de sa langue et la saga d'une identité plusieurs fois millénaires.
Fils de René, Henri Basset est né en 1892 à Lunéville (Lorraine).Après une Licence de Langue et Littérature classique obtenue ç l'université d'Alger, il devient professeur à l'Ecole supérieur des langues arabe et berbère à Rabar où il meurt subitement en 1926.
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