En février 2010, une année après le décès du philosophe français Georges Labica , un colloque international s'est tenu à Alger pour lui rendre hommage . Pourquoi à Alger ? Pourquoi le CNPRAH, l'Université d'Alger et l'ADDRESSS se sont-ils associés pour l'organisation de ce colloque ? La réponse factuelle à ces questions est simple. D'abord, Georges Labica a été l'un des principaux invités et conférenciers du Colloque réuni à Alger, en 2006, par le CNRPAH pour célébrer le 600 anniversaire de la mort d'Ibn Khaldoun il en avait été une figure de proue en raison , notamment , de la référence que constituaient ses travaux pionniers sur Ibn Khaldoun , en particulier se thèse soutenue à l'Université d'Alger. Ensuite, Labica fut, au lendemain de l'indépendance, un des acteurs efficients ayant contribué à la reprise et à l'essor de l'activité de l'Université d'Alger de 1962 à 1968, il a été professeur à la faculté des lettres et sciences humaines, il y a été un élément important en philosophie et en sciences politiques. Enfin, de 1968 jusqu'au moment de sa mort, Labica est resté en contact avec certains de ses anciens étudiants, devenus enseignants universitaires et chercheurs en sciences sociales et humaines. Ce sont ces derniers qui, tout naturellement, ont pris l'initiative de lui organiser un hommage posthume à Alger.
UN PHILOSOPHE EN COLERE
Un trait fort marquait, en effet , la personnalité de Georges Labica , particulièrement au cours de la dernière décennie , un trait qui se manifestait aussi bien dans ses écrits , ses conférences que dans ses échanges avec ses amis et interlocuteurs : la colère . Non pas de cette colère qui fait dire de quelqu'un qu'il a fait un "pic de colère'' ou que c'est une personne coléreuse, puisque Labica restait au demeurant ce qu'il avait toujours été : un homme doué pour l'accueil des autres, aimant la vie et l'échange, attentif à son interlocuteur, un homme de bon commerce comme l'on disait dans le temps. Mais la colère était là , sourdre , constante , s'exprimant ç travers des propos cinglants et définitifs de l'homme à qui "on ne la fait pas'', qu'on ne peut tromper sur les raisons et enjeux véritables , faisant face au palinodies et aux mensonges des dominants , comme aux reculades et démissions de "ceux qui se couchent''.Cette colère , il faut ainsi l'entendre : indignation , révolte contre l'injustice , contre le sort fait aux dominés , aux exploités , aux humbles colère contre l'arrogance des puissants et leur conduite criminelle contre les pays et peuples qui refusent de se soumettre aux maîtres de l'heur mondiale . Une juste colère, pourrait-on dire , comme celle de Job n'acceptant pas l'injustice dont il est victime et qu'il estime injustifiée.
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