Les représentations symboliques de quelques époques de l'histoire sociale de l'Algérie
Ce corpus «tente d'établir un lien entre l'histoire sociale et le récit. Ce dernier est une construction logique à base d'expression et de compréhension de l'homme. C'est le moyen idéal qui permet de suivre les changements et évolutions dans l'existence humaine», explique le professeur Abdelhamid Bourayou, chercheur associé au CNRPAH. Il ajoutera qu'il était difficile de séparer le récit et l'histoire, le récit imaginaire du récit réel historique. «Quand l'histoire se transforme en un récit de faits réels, il n'est pas évident de séparer l'histoire d'un côté et la valeur littéraire utilisée dans l'écriture de cette histoire d'un autre côté. La littérature du récit imaginaire reflète en fait la psychologie des groupes humains et leur conception de la réalité, sur le passé, le présent et le futur», souligne-t-il.
Dans cet ouvrage, le professeur Abdelhamid Bourayou propose notamment une approche sur la valeur expressive des récits sur les saints musulmans du Maghreb. Il se référa dans ce domaine au récit issu de la culture populaire et celui issu de l'arabe classique. «L'analyse du récit populaire met au jour la complexité du parcours narratif et la richesse de ses constituants elle permet surtout la connaissance des figures que la société charge d'exprimer ses conflits à travers une expression collective.» Par contre, poursuit-il, le récit savant, par sa nature dogmatique et parabolique, se limite au but didactique et se caractérise par la simplicité de sa structure narrative.
Ce corpus regroupe d'autres études et analyses faites, entre autres, par la chercheuse Fatima Dilmi qui s'est penchée sur l'image du juif dans le conte berbère. A propos de l'intérêt qu'elle porte à ce sujet, elle dira qu'«une étude de cette littérature, loin des données objectives, peut conduire à des résultats qui contredisent ce qui a été la réalité historique». Dans ce sens, elle reprendra les affirmations de la chercheuse française Camille Lacoste Dujardin à propos du conte kabyle dans lequel il existe «un indiscutable antisémitisme».
En effet, selon la chercheuse algérienne, aucun des contes berbères ne fait référence à la religion juive, à ses croyances ou pratiques. «Les caractéristiques concrètes et physiques du juif sont quasi absentes : rien de ce qui peut aider à le distinguer comme étant juif n'est signalé.»
On peut également citer l'étude que la chercheuse Dahbia Aït Kadi a réalisée sur l'énigme dans le conte populaire kabyle. «L'énigme est un discours linguistique plein d'ambiguïté et de confusion. Ce discours est destiné aux éditeurs dans le but de tester leur intelligence. Elle est très attachée à la réalité sociale et culturelle où elle a été produite.» Dans cette étude, elle a tenté d'établir les relations communicatives entre le destinateur et le destinataire considérés comme principaux éléments qui véhiculent l'énigme dans le conte et à saisir le degré de réception externe en faisant appel à certains rites et croyances liés aux énigmes contenues dans les contes qu'elle a choisi d'étudier.
Votre panier : | Fermer |