Une famille, un quartier, toute une ville prend corps à travers le regard d'un homme qui, assis dans un bus traverse la ville de son enfance et de sa jeunesse. L'Algérie est là, elle s'impose, exigeantes intransigeante.
Les voisins, les amis, la famille, les premiers amours les professeurs, les poètes et les révolutionnaires, les hardis et les lâches, les idoles et les effacés, chaque personnage transporte un morceau de la ville, donne le goût de la vie ou succombe au désespoir, à la désillusion, se fait poète ou dramaturge.
En filigrane, les petites histoires reflètent la grande en font écho avec elle. La ville reste, tantôt laide tantôt attachante, l'unique point de repère spatial, le temps s'amenuise entre réel et imaginaire, entre le temps des souvenirs et le maintenant retrouvé.
Yahia Belaskri a réussi en un trait bref à nous plonger dans la vie et les angoisses de toute une population. La causticité et le regard sans concessions porté sur « la ville » nous rappellent les pages du Cahier d'un retour au pays natal de Césaire : ville plate , ville malade de son avenir , oublieuse de son passé , ville en bord de mer sans la mer …
Alain Mabanckou
Le crédit a voyagé
Votre panier : | Fermer |