Saïd Mekbel : une mort à la lettre
Ce que je reproche à nos intellectuels, c'est de ne pas essayer de comprendre ce qui se passe. Mimouni a essayé, mais il s'est vite transformé en polémiste, en bagarreur . Tu peux être dans n'importe quel parti et tu peux t'allier avec n'importe qui . Ce que je constate, depuis une dizaine de jours , dans les alliances qui se sont conclues , c'est que tu y trouves des gens qui appartiennent à des camps opposés . Et quand tu réfléchis pourquoi ils sont unis, tu constates qu'ils sont de la même ville , du même village , de la même région . Je t'assure que c'est comme ça.
C'est la famille ?
C'est la famille. C'est la mafia. On va revenir vers le petit village natal de la mafia. Les clans. Et c'est comme ça que va être géré le pays. On ne va pas résoudre les problèmes de ruptures, changer de régime, etc... Non, on va s'arranger pour manger le gâteau en commun et pour que chacun ait son petit morceau. C'est comme cela que ça va se passer. »''
(Extrait du livre)
Né le 30 mars 1940 à Béjaia , Saïd Mekbel est l'un des journaliste algériens les plus connu de sa génération . Ayant débuté sa carrière journalistique à Alger Républicain au début des années 60, il se trouve directeur du prestigieux quotidien Le Matin après l'ouverture médiatique de 1989. Chroniqueur acerbe, intellectuel franchement engagé en faveur de la démocratie, il fut assassiné le 3 décembre 1994.
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