Les contes Kabyles portent tout le charme de ce pays où ils sont nés , ou , du moins , où ils circulent depuis des siècles : iles coulent comme la rivière génératrice de vie et de mort , abreuvoir des hommes et des bêtes , ou l'on se rencontre et que l'on se dispute , lieu d'amour et de haine ils mettent en scène les animaux familiers , symboles de bien et du mal , depuis le chacal pillard jusqu'à lézard aux gestes mystérieusement silencieux et graciles ils parlent du champ familial et de ses maigres produits ils mêlent en une étrange communication d'âme la terre et le peuple , le vivant et l'inanimé , la violence et la douceur , le réel et l'irréel . Mais, sont-ils vraiment, exclusivement Kabyles ?
Transmis bouche à bouche , au gré des veillés ou des rencontres , évocateurs des moments de plus intense familiarité , porteurs des instants de la plus chaude humanité , ces contes kabyles révèlent mieux que les études les plus documentées quelque chose de l'âme du Maghreb , quelque chose de si proche de tous les hommes de la terre qu'ils nous font aimer cette Algérie où chacun peut se sentir revenir chez soi , le soir , à la veillée , la grande veillée fraternelle des hommes .
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