Dans ce livre-référence, Nadir Marouf s'intéresse avec minutie et érudition au destin des oasis occidentales algériennes, et à celui de leurs habitants.
Les ruptures majeures qu'ont connues ces oasis tiennent à deux faits . Le premier concerne la désaffection de la hiérarchie nobiliaire pendant la colonisation, puisque la majorité des sers ( les harratin) se libère du travail servile dans un contexte de ruine des propriétaires soumis à l'exaction fiscale coloniale . La seconde rupture, consécutive à la première, tient au caractère dynamique des oasiens harratin au lendemain de l'indépendance. Pour autant, l'ascension sociale censée en résulter n'est ni évidente ni systématique elle rencontre la résistance d'en haut et du conservatisme de la vieille notabilité foncière.
Les oasis occidentales connaitront en revanche, à partir des années 1980 , des transformations qui , pour le meilleur ou pour le pire , modifient drastiquement le paysage . Le cout écologique en est terrible. L'autre coût, plus lourd des conséquences, est d'ordre social : coexistence d'une culture d'oasis et d'une culture capitaliste entrainant l'abandon à terme de la première , et la professionnalisation progressive de paysans devenus « ouvriers agricoles » , ce qui résonne curieusement avec le processus de colonisation de l'Algérie au milieu du XIX siècle
Un outil de travail incontournable.
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