"Il pourrait paraître facile de faire un état des lieux de la création artistique, en Algérie, si l'on considère que le pays sort à peine du chaos d'une longue guerre civile, un chaos, au sens où le poète Kateb Yacine a dit il y a une trentaine d'années : "L'Algérie, c'est un pays qui naît, dans' un pays qui meurt. C'est comme après un tremblement de terre on croit que tout est fini, mais la vie continue". Cela ne veut pas dire qu'avant le surgissement et le déploiement de' la violence, la création artistique était si libre et florissante. Loin de là... S'il y a bien un univers, en Algérie, qui se caractérise, paradoxalement, par la richesse de sa vitalité et par son peu de visibilité, c'est bien celui de la création artistique. Le drame de la décennie passée a certes beaucoup ralenti l'émergence publique de diverses formes d'expressions artistiques. Des artistes ont été fauchés à' la vie. D'autres ont pris le chemin de l'exil, notamment en France où ils ont, parfois avec brio, développé leur talent. En Algérie même, des créateurs sont restés et une nouvelle génération a émergé, dans le théâtre, la musique, la littérature, les arts plastiques... Malheureusement, l'essentiel se fait en marge d'institutions culturelles insuffisantes et paralysées. Individus et groupes artistiques sont donc souvent livrés à eux- mêmes et chaque étape de leur geste créatif est un véritable parcours du combattant. Toujours est-il qu'aujourd'hui de nouvelles 'figures artistiques, miroirs porteurs des douleurs et des espoirs de la société algérienne, attendent d'être vues, reconnues et promues.
Ce travail, réalisé grâce à l'impulsion de l'association Planet DZ, se veut être un voyage à l'intérieur de la mouvance créative algérienne, des deux côtés de la mer, une rencontre avec quelques-unes de ses figures, et un rendu vivant de son acharnement, entre espoir, foi et désespoir, à exister et s'exprimer contre vents et marées." Brahim Hadj Slimane
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