Liliane Raspail est née dans le petit village de Chemora (Lutaud, durant la période coloniale), à 50 kms de Batna sur les Hauts-Plateaux. Ses études secondaires, commencées à Alger, se poursuivent en Auvergne que sa famille a regagnée en 1947. Elle retrouve l'Algérie en 1958, en pleine guerre de libération, mariée à un jeune officier. C'est à Sidi-Aïssa, où celui-ci est affecté, qu'elle prend conscience de son algérianité en découvrant la misère du peuple algérien, ses souffrances et l'inqualifiable injustice qu'il subit. Rompant une union déjà fragile, c'est alors vers lui qu'elle se tourne et ce choix va déterminer le reste de sa vie. Elle affiche dès lors ses convictions et prend tous les risques pour l'indépendance de son pays sans jamais faire partie d'aucun groupe ni d'aucun parti. Elle échappe de justesse à trois attentats de l'OAS : l'un en 1960, les deux autres en 1961. Elle regagne l'Auvergne le 17 novembre de la même année. Revenue en octobre 1962, elle participe au prodigieux et euphorique élan de reconstruction de l'Algérie indépendante. En mars 1987, elle entre au Centre culturel français d'Alger. En mars 1994, elle regagne Paris et travaille à la Bibliothèque nationale de France. En avril 2000, elle revient à Alger et vit depuis entre l'Algérie et la France.
L'histoire de Jeanne Chaneboux, la «Chaouïa d'Auvergne», est authentique, absolument. Petite fille, elle arrive en 1919, avec son père et sa mère, petits paysans auvergnats, dans la forêt de Médina, au coeur des Aurès. Au fil des ans, dans leur ferme des Hauts-Plateaux, Jeanne au coeur naïf va bientôt faire partie de cette nouvelle population d'Européens d'Algérie que l'on appellera les «Pieds-Noirs». Son histoire d'amour sur cette terre algérienne illustre de façon tout à fait symbolique le douloureux échec de deux communautés qui n'ont eu, durant ces décennies, ni le courage ni les moyens d'assumer une incontestable passion qui aurait très bien pu les unir au lieu de les faire se déchirer.
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