Il arrivait quelquefois que je me retrouve seul, contraint de faire le chemin de retour sans perdre de temps à attendre une éventuelle compagnie. C'était à ces moments-là que les deux lascars me guettaient. Deux fois dans l'année, ils m'avaient tendu un traquenard. Lorsque j'étais enfant, j'étais malingre quoique turbulent comme le sont les enfants gâtés. Il faut dire que j'étais adulé comme un enfant unique L'unique enfant de ma mère. Ils m'assaillaient à deux, me rossaient comme une bête et ne me laissaient que lorsque je demeurais inanimé sur le sol. Je ne me suis jamais plaint à personne. Je ne leur ai jamais non plus donné le plaisir de montrer ma douleur. Je serrais les dents et lorsque c'était fini et que je pouvais me relever, je ramassais mes effets dispersés, j'essuyais tant bien que mal le sang et je partais en serrant les poings.
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