Saïd Sadi est né le 26 Aout à Aghribs, dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Psychiatre de formation, il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont « Algérie : l'échec recommencé ? ».
A la mort d'Amirouche, il avait 12 ans. A son instituteur qui annonçait, en classe, la mort du « sanguinaire », le petit Saïd répondit : »vous faite de la propagande ! ». Ce fut le baptême du feu de celui qui, plus tard, sera l'un des dirigeants politiques de l'opposition démocratique les plus en vue en Algérie.
Président du RCD (rassemblement pour la culture et la démocratie, créé en 1989), il est aujourd'hui député à l'Assemblée nationale.
Depuis l'indépendance, Amirouche subit les mêmes accusations que celles dont l'accabla l'armée française. Il fut décrit, au mieux, comme un chef de guerre sans foi ni loi, au pire, comme un maquisard violent et sanguinaire, cultivant une détestation primaire contre les intellectuel, attributs qu'il tiendrait de prétendus penchants islamistes.
Comme pour justifier ces anathèmes, Boumediene fit déterrer clandestinement ses ossements et ceux de son compagnon Haoues et ordonna de les séquestrer à jamais. Comment une telle forfaiture a-t-elle été possible ? Pourquoi les élites l'ont-elles tue ou, pire, légitimée ?
« Amirouche , une vie , deux morts, un testament » invite à méditer sur un pouvoir qui a acclimaté le citoyen à l'horreur avant de l'engager dans le sens interdit de l'Histoire.
Saïd Sadi est un politique qui a toujours refusé de succomber à la facilité et aux thèses faussement consensuelles. Pour lui, Amirouche, la légende vivante chantée par nos mères, ne pouvait pas, c'est un euphémisme, être le monstre que présentaient les services de Boussouf et de Boumediene.
Une recherche menée durant des dizaines d'années révèle Amirouche comme un stratège militaire, rigoureux mais altruiste, ferme mais sage, privé de grandes études mas sacralisant le savoir. Doté d'une vraie culture politique, cet autodidacte d'exception avait un sens élevé de l'Etat.
Ainsi dépeint, Amirouche retrouve enfin dans l'écrit le statut que lui a toujours réservé la littérature orale ce qui n'ira pas sans quelques grincements de dents.
Le colonel de la wilaya III se rendait à Tunis pour désamorcer la menace que faisaient peser sur la nation l'armée des frontières et le MALG quand il est stoppé le 28 Mars 1959 à Bou-Sâada par une armada déployée en renfort par le général Massu quelques jours auparavant.
Sans concession ni rancœr, cet ouvrage, riche en témoignages et documents de première main, est précieux : en interrogeant la mémoire il parle à l'avenir.
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