On serait tenté de croire que la migration intellectuelle algérienne, ou ce qu'on appelle communément « fuite des cerveaux », n'est due qu'à la crise sécuritaire des années 90 doublée de la précarité socio-économique qui étrangle la société depuis des décennies. Mais, à y regarder de plus près, on se rend compte que c'est loin d'être le cas. Les racines de ce phénomène qui prive l'Algérie de ses meilleurs enfants remontent à très loin, et ses causes sont tellement multiples que pour y remédier, une inébranlable volonté politique de refondation nationale est nécessaire. Car tout, du politique comme de l'historique, du religieux, du culturel, de l'identitaire, semble concourir pour brimer l'intelligence et empêcher sa mobilisation au service de la nation. C'est de cette béance historique que parle ce livre qui, exemples et arguments à l'appui, remet en cause les catégories d'analyse dominantes sur la migration intellectuelle algérienne longtemps dominées par les producteurs des savoirs sur commandes et les logiques scientistes des institutions internationales.
Karim KHALED est docteur en sociologie de l'université Paris 8, chercheur au CREAD (1998-2018) et à l'Institut National de Recherche en Éducation (INRE), depuis janvier 2019. Ses travaux de recherche et ses publications portent sur la problématique de la gouvernance de l'université algérienne, les élites, les associations, la fuite des cerveaux et le système éducatif.
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