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Nabile FARES - Maghreb, étrangeté et amazighité

Nabile FARES - Maghreb, étrangeté et amazighité


Prix : 1200 (DA) - 12 €


De Gustave Flaubert, Louis Bertrand, Albert Camus à Jean Amrouche, Mouloud Feraoun, Kateb Yacine et Abdelkébir Khatibi Etudes d'analyse littéraire postcoloniale - Présentation d'Ali Chibani
Par cette analyse anthropologique et psychanalytique de la littérature française dite << coloniale » et de la littérature francophone maghrébine, Nabile Farès nous invite à relire des textes fondateurs pour en saisir la nécessité psychique, sociologique, idéologique, historique, linguistique et mémorielle. L'auteur d'Il était une fois, l'Algérie nous offre un travail d'écriture multiple qui nous intime à passer d'un lieu d'écriture à un autre, de lire les oeuvres littéraires à partir du lieu «< autre » qui n'appartient ni à l'écrivain, ni au lecteur.
Nabile Farès s'intéresse aux auteurs qui se sont heurtés à une incompréhension de ce que pouvait être l'ouverture historique à soi-même, logée dans la quête et la reconnaissance des indépendances. Il s'interroge aussi sur la manière de dénouer l'association du mot « étranger » avec le mot «ennemi ». Comment faire échapper à la catégorie, à l'existence de l'étranger, la malédiction de l'«ennemi » ? Comment s'accepter soi-même comme le compagnon étranger de l'Autre et non son ennemi ? Comment se réconcilier avec l'Autre en soi quand on est Maghrébin amazigh, arabophone et/ou francophone, juif, chrétien ou musulman?
Le mot « amazighité » ne se situe pas contre le mot « Maghreb », ni celui d' « étrangeté », mais il vient les rééquilibrer pour ouvrir le champ à la démocratie et à la liberté d'expression. L'amazighité, comme nécessité de reconnaitre et de respecter la liberté de tous, apparait dans cette étude comme un lieu d'ouverture à l'intelligence de l'histoire et du devenir, et non comme un espace, une temporalité, tous deux clos, en eux-mêmes.
Maghreb, étrangeté et amazighité nous apprend que la décolonisation sera toujours incomplète tant que la restitution à l'amazighité de la place qui est la sienne dans l'espace culturel maghrébin n'est pas effective. Cette restitution pourrait se manifester par la tendance des intellectuels, tous les intellectuels maghrébins, à intégrer cette question identitaire dans leur réflexion, sans l'esquiver parce qu'elle serait explosive et parce qu'elle les mettrait face la longue marche qu'ils ont à faire pour aller jusqu'à eux-mêmes. Cela est aussi le seul moyen, pour eux, de refuser la vassalité à l'égard des régimes et des identités politiques actuelles, comme le fit Jugurtha à l'égard de l'empire romain.
Cette vive critique, interne, de la culture coloniale est aussi une mise en garde contre la tentation de nier les traumatismes coloniaux - dans ce qu'ils ont de meurtrier mais aussi de vivifiant pour la pensée actuelle - par la corruption, perversion du concept de « post colonisation » - comme ce fut le cas pour le concept d' « acculturation » - qui est dans son essence une critique de la colonisation.
Nabile Farès est né à Collo en 1940. Il a fait des études de philosophie, de sociologie et de psychanalyse. Il a enseigné en Espagne, en Algérie et en France et a été maître de conférences à l'université d'Alger, puis, en littérature comparée à l'université Stendhal à Grenoble. Il travaille, aujourd'hui, en France, en tant que psychanalyste. Il est l'auteur de deux thèses: Littérature orale et anthropologie et Langue, culture et symbolique, la théorie anthropologique au Maghreb, études de littérature francophone.
 


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