Ponctué en beuveries, ce roman n'a pourtant pas l'allégresse d'un chant andalou. Les errances bachiques dans une capitale assiégée par des poules aux becs ensanglantés, échappées d'un carnage, sont en quête d'une esthétique évanescente dans la déchéance même des zéphyrs de cabarets ternes et vont à la rencontre des territoires d'écritures en même temps qu'elles nourrissent un personnage qui se refuse de l'être et d'être, de mots, de bouts de textes arrachés à la solitude, au froid d'une enfance, à l'indifférence de l'inexorable mécanique du temps et aux regards hébétés de celles et ceux qui, le temps d'une illusion, se retrouvent, comme l'Algérie, titubants à l'aurore de leur gorgées d'alcool pour oublier le cauchemar des monstrueuses volatiles.
Rachid Mokhtari est journaliste. Universitaire et essayiste spécialisé dans la critique littéraire, Elégie du froid est son premier roman.
 
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