Il avait téléphoné, l'avant-veille, à son «conseiller» politique basé à Paris. Cette histoire de rencontre ultraconfidentielle, à Francfort, ne lui plaisait guère. «On» l'avait contacté, depuis plusieurs semaines, et il remettait sans cesse ce rendez-vous, il se résigna pourtant à l'accepter. Le lendemain, la femme de chambre le trouva gisant sur la moquette, son visage violacé était tuméfié «On» l'avait étranglé.
Ainsi s'achevait, dans l'anonymat d'une chambre d'hôtel, l'existence d'un homme qui symbolisa, pendant dix ans, la révolte, puis la révolution algérienne. Tout avait commencé, pour ce fils de caid, un jour de printemps 1947. Agé de 24 ans, il prenait le maquis et devenait rapidement le chef de file de l'aile dite «dure» au sein du F.L.N.
Mais après l'indépendance, le négociateur d'Evian, devenu opposant déterminé de Ben Bella et de Boumediene, payera, au prix de sa vie, l'image d'une Algérie, libre et fraternelle, pour laquelle il n'avait jamais cessé de se battre.
 
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