Des études, des ouvrages, des documents ont foisonne sur les élites, intellectuelles et politiques. Beaucoup moins connus, à l'inverse, sont ces humbles gens, ouvriers, mineurs, manutentionnaires, petits travailleurs à la commission... Qui se rappelle d'eux ? Qui mesure leurs sacrifices?
Pour les centaines de milliers d'émigres algériens, partis proposer leurs seuls bras et muscles, leur labeur, leur larmes, leur sueur, et, parfois, Jeur sang, beaucoup reste à faire pour mettre en lumière ce qu'ils ont vraiment consenti comme sacrifice et ce qu'i1s ont reçu, en contrepartie. Sur ce point précis, Hammoutène évoque, à juste titre, « l'essor gigantesque que connaîtra plus tard toute l'Europe et auquel contribuèrent silencieusement mais effectivement, les Algériens ».
Mohamed Hammoutène est né en 1933 à Tizi Ouzou. Après avoir fréquenté l'école indigène jeanmaire, il entre au collège « Collège moderne ». Parallèlement il suit des cours à l'Ecole Libre des Chabibas et entre dans les SMA (Scouts Musulmans Algériens) pour de nombreuses années.
Il quitte brutalement le collège une année avant le Brevet afin de s'occuper de la forge familiale abandonnée par son père pour des raisons de santé. La chance sourit au jeune homme lorsqu'il passe aves succès l'examen d'entrée à l'Ecole technique d'Alger. Avec le diplôme d'ajusteur serrurier, il travaille alors chez Durafour, à Hussein Dey.
Aujourd'hui, Mohamed Hamouténe coule une vieillesse tranquille en remuant des souvenirs qu'il a décidé de mettre sur papier. Il apporte sa contribution à la description de l'époque des première vagues de migrants et des prémisses de la révolution algerienne.
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