Professeur de français au lycée, toujours active dans L'enseignement, Saliha KACI a de tout temps été accompagnée par les mots dans sa vie, dans son métier. Les mots des autres, pas les siens dit-elle. Elle ne se sentait pas légitime dans cet univers à part, où se confier, raconter, s'expri1ner avec des mots couchés sur une feuille blanche pouvait donner naissance à des phrases, des paragraphes entiers. Puis des chefs-d'oeuvre littéraires. Elle les utilisait dans un poème pour l'analyser, faire rêver les apprenants qu'elle initiait à l'écriture. Sans plus. Une utilisatrice passionnée des mots des autres. Par la grâce d'un confinement forcé, ces mêmes mots s'invitent subtilement pour écrire ! Un cadeau, une offrande qu'elle accepte humblement...Retranscrire des destins humains de femmes anonymes grâce à une imagination longtemps bridée. Satisfaire un besoin de s'épancher. Un cadre et un espace à identifier? Celui qu'elle connaît le plus mais sans S'enfermer dans un carcan. Juste se projeter dans des destins, aussi tragiques qu'admirables en se fondant dans un double à la fois miroir d'une âme (la sienne !) et chemin pour se frayer un passage vers la lumière.
« Vais-je refuser la main que le destin me tend ? Rendrai-je visite à Lisa chez elle ? je l'ignore. Ce qui est certain, c'est que je n'écouterai pas ces voix intérieures discordantes ! Me réveiller telle une « Cendrillon » pour accueillir son prince charmant, surtout pas ! La seule certitude qui m'anime a cet instant-la, c'est que je ne renoncerai pas à ma liberté juste pour la joie ou d'honneur d 'être réintégrée dans le troupeau ! Que la vie maigre tout et envers contre tout demeure. Ne plus écouter les bavardages du hasard... »
Extrait de la nouvelle 4 « ça déménage ! »
Couverture : tableau "La traversée".
De l'artiste - peintre Ouisa ACHAB
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