Ouvrir un livre de Fadéla M'Rabet, c'est ouvrir un grand une fenêtre par où s'enguffre un vent frais Qui permet de respirer un air pur.
Ainsi « Les oiseaux de Yacine » s'ouvrent-ils sur le portrait d'un jeune diplomate algérien, Wahiba, qui, par sa droiture, son intelligence et sa culture, fit honneur à son pays.
D'autres, sans doute, prendront demain le relai. Mais dans l'immédiat, le pseudo-élite qui occupe le devant de la scène se caractérise beaucoup moins par son courage que par sa peur de déplaire aux princes et de perdre les avantages de sa servilité.
Où sont les intellectuels qui refusent de se censurer pour ne pas choquer les « groupes de pression qui dominent la scène politique, éditoriale et médiatique ? Où sont-ils, ceux qui dénoncent les contre-vérités qu'il est de bon ton, aujourd'hui, de déverser sur l'islam ?
Combien manifestent la volonté de comprendre sans préjuger, d'analyser sans complaisance et sans crainte ?
Fadéla M'Rabet dénonce, avec une verse savoureuse, tous ces tartuffes qui n'ont qu'un souci :
Flatter les pouvoir établis et, en échange de leur soumission, recevoir prix et visibilité.
Porter et transmettre une histoire collective : rares sont ceux qui, en Algérie, possèdent cette passion.
Le faire par unique souci de la vérité, sans sectarisme.
Le ton de fadéla est souvent nostalgique, sans doute parce que, sans sacrifier le présent, elle reste fidèle au passé qui l'a formée et l'imprègne.
C'est dire, d'une autre façon, la richesse de son texte, où se côtoient Zidane et kateb yacine.
Fadéla M'Rabet est docteur en biologie. A la suite de la publication de la Femme algérienne (Maspero 1965) et Les Algériennes (Maspero, 1967) elle a été interdite d'enseignement, de médias et a du quitter l'Algérie. Parisienne, elle a été maître de conférence et praticien des hôpitaux à Broussais Hôtel-Dieu.
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