Préface Brahim Zeddour - Postface Olivier Le Cour Grandmaison
«Découvrir également les histoires de celles et ceux qui, parfois anonymes, comme on le dit, ont contribué à écrire cette histoire au péril de leur vie et de leur liberté, voilà ce que permet l'ouvrage de Aziz Mouats. Proposition trop générale et imprécise encore car ce dernier bouleverse la perspective grâce à une mise en récit d`autant plus instructive et vivante qu`il a choisi d'écrire son parcours, et celui des hommes et des femmes qu`il a connus, en retrouvant le regard qui était le sien au moment des faits, et le leur. Délicate narration d'en bas qui vient très utilement compléter les ouvrages consacrés à cette période grâce à de nombreux témoignages, à des dialogues rapportés et à des anecdotes éclairantes. Tous permettent d'accéder a l`intimité de la guerre de libération, aux bouleversements individuels, familiaux et amicaux qu`elle a provoqués, et aux drames qu'elle a entraînés en contraignant certains à l`exil, d`autres à la fuite sans oublier celles et ceux qui ont décidé de prendre le maquis pour abattre plus de cent ans d`oppression, d`exploitation. de discriminations et d'humiliations coloniales. Beaucoup ont fait ce choix en sachant parfaitement les risques qu'ils prenaient pour eux-mêmes. leur famille, leurs amis et leurs proches qui pouvaient être arrêtes et interrogés brutalement afin qu`ils livrent des renseignements jugés précieux par leurs tortionnaires »  d'humiliations coloniales. Beaucoup ont fait ce choix en sachant parfaitement les risques qu`ils prenaient pour eux-mêmes, leur famille, leurs amis et leurs proches qui pouvaient être arrêtes et interrogés brutalement afin qu'ils livrent des renseignements jugés précieux par leurs tortionnaires.
Olivier Le Cour Grandmaison
« Ce livre va au-delà du roman et du cinéma avec leurs échappées fugaces, des thèses officielles et leur indéfendable raccourcis, et de l'histoire mystificatrice et ses hypothèses uchroniques. Il prend le temps de décrire des faits qui sont la matrice de la mémoire et qui ne peuvent qu'échapper aux romanciers, aux cinéastes, aux templiers et aux historiens.
Ce récit est à lire, à relire et à faire lire. C'est une fenêtre ouverte sur l'océan de l'histoire de la guerre d'Algérie, où il n'est pas toujours aisé de naviguer. C'est une oeuvre pleine d'intelligence et d'émotion, qui s'adresse à la fois à l'intellect et à l'affect des générations post indépendance  on retrouve la thématique du récit mémoriel de Aziz Mouats dans le cri lancé par Malek Bennabi le 11 février 1962, où il s'en prend au GPRA et à l'état-major de l'armée des frontières. »
Mohamed Brahim Zeddour
« Dans les entretiens de Grenoble on remarque à la fois une tension, amicale mais réelle, dans l'analyse serrée et l'évaluation - et même l'autocritique - des conduites des protagonistes, et une minutie descriptive qui rend présent l'événement vécu, sans pour autant aucune complaisance dans l'évocation des violences, dont n'est montré le plus souvent que le résultat : destruction des habitats, souffrance des sans défense, coeurs blessés, personnes brisées, pertes inconsolables, dont on saisit quelles intentions les ont voulues. La guerre d'indépendance est faite du mélange des lâchetés et des courages, des complicités et duplicités, des trahisons et des générosités, de l'humanité et de la bassesse. L'idée de multiplier les points de vue, de faire se recouper des récits différents, de confier un monologue à un des interlocuteurs pour dévoiler une facette de la réalité directement vécue par lui, prend un sens remarquable : le malheur et la guerre forment une expérience multi-centrée, qui en s'exprimant dans l'échange amical devient expérience commune et travail de réconciliation. C'est la sincérité, la profondeur de la mémoire enfantine passionnément cultivée par le narrateur, qui a rendu possible cette réussite ».
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