Cette étude se propose de présenter l'histoire de la presse « indigène », en Algérie, des origines jusqu'à 1930. Elle retrace le rôle que la presse « indigène », qui n'est pas une presse d'information, mais une presse de combat politique, a assayé de tenir le contexte colonial de l'Algérie. Or, ce rôle présente trois caractéristiques.
1. - La presse «indigène» a joué le rôle de la légalité. Elle s'installe dans un ordre qu'elle accepte et que très souvent elle défend (aucun journal n'a remis en cause la souveraineté française en Algérie, la plus importante revendication politique de l'époque était l'égalité des droits et des devoirs).
2. - La presse « indigène » a voulu jouer le rôle d'intermédiaire entre le gouvernement français, à Paris, et les masses indigènes au nom desquelles elle prétendait s'exprimer. Le plus souvent, elle voulait ignorer les autres pouvoirs qui existaient en Algérie, et qui avec acharnement la combattaient justement.
3. - La presse «indigène» n'a pu exprimer que les sentiments superficiels du peuple algérien. Délibérément, elle voulait ignorer les sentiments profonds du nationalisme.
Ces caractéristiques obligeaient la presse «indigène» à se mouvoir dans une contradiction fondamentale : respecter la légalité et parler au nom des masses que cette légalité opprime. En voulant à tout prix établir le dialogue avec la puissance coloniale, elle allait inévitablement vers un échec.
L'histoire de la presse « indigène» avant 1930, c'est l'histoire de cet échec. "
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