« Quand l'incohérence dans le monde des idées touche leurs rapports logiques, il faut s'attendre àtoutes les confusions dans les esprits qui, par exemple dans l'ordre politique, n'essaieront pas de distinguer les causes et effets. C'est ainsi que la société musulmane a posé le problème du colonialisme et négligé celui de la colonisabilité.>>
« Le duel idée-chose est tantôt un produit de l'histoire dans le processus d'une civilisation, tantôt une manoeuvre politique... La société musulmane a franchi ce pas annonciateur des prochaines ruptures au sein de son univers culturel, le jour où Aquil ibn Abi Taleb, frère d'Ali a dit : « ma prière avec Ali est plus profitable à ma religion et mon repas à la table de Muawiya est plus profitable à mon existence.» Ce psychisme partagé entre la table et la prière était le symptôme que le duel idée-chose avait commencé. Depuis, il s'est poursuivi.»
"En général, en venant au monde, les idées qui ont fait son histoire, sont toujours efficaces, puisqu'elles ont soulevé des
tempêtes, édifié ou anéanti quelque chose, ou simplement tourné une page d'histoire humaine. Elles ne sont pas nécessairement toutes vraies. Une idée est vraie ou fausse sur le plan théologique, logique, scientifique, social. Mais son histoire
ne dépendra pas de son caractère intrinsèque, elle dépendra de son dynamisme, de son pouvoir au sein de l'univers culturel et
enfin de la conjoncture.»
MALEK BENNABI
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