"Le problème de la culture ne se pose pas du tout pour nous dans l'abstrait, au théâtre, au cinéma, dans le cabinet de travail d'un romancier ou dans le style d'une danse folklorique, mais dans le concret de notre travail quotidien, sur un chantier de construction, dans un champs que nous labourons, dans l'école où nous envoyons nos enfants, dans les rues où nous passons, dans les trains que nous prenons, enfin partout où se trouve une forme quelconque de notre vie et de nos activités manuelles ou intellectuelles.
"Rome avait une "culture d'empire" et Athènes une" culture de civilisation" (...) Mais ni le génie romain, ni le génie grec n'avaient inventé un terme pour nommer leur culture. A Rome et à Athènes, il y avait présence d'une culture mais non identification du fait social et définition de la notion "culture". A Damas et à Bagdad, il en était de même. Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'on ne trouve pas le mot thaqafa dans les documents de l'époque ni même dans l'ouvre d'Ibn Khaldoun. La notion de "culture" est moderne et elle nous vient d'Europe".
"Si une culture renonce ou ne parviendra pas même à élever le niveau social de l'individu si elle échoue même dans sa tâche quotidienne, c'est le test ultime: ce n'est pas une culture. On tombe à proprement parler dans le domaine de l'inculture plus ou moins pittoresque, plus ou moins teintée de couleur locale, plus ou moins parée des charmes du folklore."
MALEK BENNABI
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