"Il faut reprêcher l'islam aux musulmans: il faut abandonner les innovations pernicieuses, les idoles, il faut s'instruire, il faut agir, il faut reprendre la communauté musulmane. Raisonnement juste qui implique l'art d'enfanter une civilisation comme un
phénomène social à partir de conditions toujours identiques. (...)
Mais les mots quoique sublimes, de l'islahisme algérien, ont parfois dévié de leur objectif pour des raisons antidoctrinales. On
était encore engourdi de sommeil pour tendre l'attention et l'effort invariablement. Il y eut des écarts, des inconséquences. La sagesse céda le pas à l'opportunisme politique."
"Notre plus grande dérive du cheminement de l'histoire est sans doute notre ignorance de sa genèse. La plus grande erreur des élites est, peut-être, qu'elles escamotent cette considération de leurs calculs. C'est là que commencent notre désastre et notre égarement."
" (...) il n'y a que trois efficacités pour l'homme dans un milieu social donné au XX ème siècle: l'efficacité de sa pensée, l'efficacité de son travail et l'efficacité de son argent."
"(...) une culture (qui) accorde la primauté au goût esthétique...) alimente une civilisation qui s'achève dans un scandale de
débauche...[et] une culture qui donne la primauté au principe éthique constitue une civilisation dont le devenir est déterminé par l'immobilisme et s'achève dans un scandale muet, noir qui se perd dans les labyrinthes et les dédales du soufisme au rabais où sa folie est menée par des cheikhs des confréries."
MALEK BENNABI
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