LA POLITIQUE ET LE NOUVEL ORDRE PÉTROLIER INTERNATIONAL
L'histoire du pétrole est en fait l'histoire mondiale depuis plus d'un siècle. Quand le Kaiser GUILLAUME décida de développer avec le sultan ABDUL HAMID, gardien de la « Sublime Porte », des relations privilégiées par la construction du Baghdad-bahn, le chemin de fer qui devait relier Berlin à Baghdad, il était entendu alors que les concessions de part et d'autre seraient
exploițées par le gouvernernent allemand.
Ce projet ne vit d'ailleurs jamais le jour, torpillé en cela par la coalition franco-britannique. Ces pays conscients de l'importance stratégique qu'allait jouer le Moyen-Orient, conclurent les fameux accords SYKESPICOT qui constituèrent avec la célèbre déclaration BALFOUR une véritable bombe à retardement pour le développement des pays arabes.
Après la disparition de l'Empire Ottoman et l'entrée en lice des États-Unis, de nouvelles stratégies par sociétés pétrolières interposées, virent le jour. Ceci dura jusqu'à la montée en puissance de l'O.P.E.P. qui géra le marché pétrolier globalement pendant dix ans, temps mis à profit par les pays occidentaux pour s'organiser (création de l'A.I.E.), diminution des gaspillages, développement à outrance du nucléaire, etc.
Depuis 1985, le marché s'est durablement retourné (marché d'acheteur) la deuxième guerre du Golfe qu'il aurait fallu inventer si elle n'avait pas eu lieu, a clarifié les enjeux durablement. Les États-Unis qui sont au cæur de la politique
mondiale du pétrole ont opté pour une stratégie de dépendance à bas prix les pays du Golfe seront donc les partenaires privilégiés et assureront donc la sécurité énergétique du monde occidental en échange d'un statu quo au Moyen-Orient.
Dans ces conditions, I'avenir de l'O.P.E.P. parait bien sombre. L'Algérie étant un petit producteur devra prendre acte de la nouvelle donne et envisager toutes les stratégies à même de préserver ses intérêts.
Le Professeur Chems-Eddine Chitour est ingénieur en génie chimique de l'École Nationale Polytechnique d'Alger (1967), ingénieur en raffinage pétrochimie de l'Institut Algérien du Pétrole de Dar el Beïda (1968), stagiaire de l'Institut Français du
Pétrole de Paris (1968), titulaire d'un doctorat, ingénieur de l'université d'Alger (1973), et d'un doctorat ès Sciences Physiques de l'Académie de Lyon (1976). Il enseigne lepuis plus de vingt ans la physique, la chimie ainsi que le raffinage et la pétrochimie. Il est actuellement directeur de recherche du laboratoire de valorisation des énergies fossiles à l'École Nationale Polytechnique d'Alger.
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