ÉTERNELLE KATIA
Nous sommes 63 auteurs à contribuer à cet ouvrage, en quasi parité femmes / hommes et en trois langues. J'ai eu l'honneur de m'occuper du contact des auteurs, de la collecte des documents, de la mise en page, de la correction et de l'articulation des parties du livre. Tous les apports reçus, des analyses d'une
extrême lucidité, des poèmes d'une profonde tendresse et des toiles et dessins d'une esthétique universelle, sont dédiés à Katia Bengana, symbole agissant et modèle de résistance pour les générations à venir. Ce livre-hommage fait partie des outils collectifs de réparation et d'élaboration du deuil incontournable pour Katia et celles qui ont été éliminées pour les mêmes raisons qu'elle. Il se veut un cri de la société consciente contre l'oubli, un témoignage du rejet populaire du monstrueux projet wahabite. La mémoire ne peut supporter le voile de mélancolie qui recouvre sa famille et son pays.
Rachid Oulebsir
« ...Dérober l'identité vestimentaire d'un peuple en la remplaçant par une autre est un viol. Une extrême violence. Peut-on imaginer, pour une seule seconde, un saoudien avec un burnous berbère déambulant dans les rues de Riadh ou de la Mecque ? Impossible. Peut-on imaginer, pour une seule seconde, une femme saoudienne avec un Haïk tlemcénien ! Impensable ! Peut-on imaginer, pour une seule seconde, une jeune étudiante saoudienne habillée d'une robe kabyle ou d'une robe targuie ou d'une djellaba marocaine, dans les universités de Médine ? Inimaginable.
Et pourtant le burnous, le haïk, la robe kabyle, la robe targuie, la djellaba sont des vêtements discrets et pudiques. Il n'y a pas d'habit sans idéologie. Le costume est un emblème. Et il est aussi un fond de commerce politique. Il existe une guerre économique, une autre mili­taire et une autre politique autour et à cause du vestimentaire.
Amine Zaoui.
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