En cette fin d'année 1499, l'Archevêque de Grenade, confesseur de la Reine Isabelle, vient d'ordonner la destruction de tous les ouvrages de la ville écrits en langue arabe. Cet autodafé sonne la fin de la glorieuse civilisation d'al-Andalus, qui a brillé pendant sept siècles sur la péninsule ibérique.
Chez les al-Hudayl, très ancienne famille dont le domaine est implanté à quelques lieues de la ville, on s'interroge face à la radicalisation des Chrétiens : faut-il accepter d'abjurer sa foi pour sauver ses biens et peut-être sa vie, comme s'y sont résolus le propre oncle du chef de clan, devenu prélat, et un de ses cousins, négociant à Grenade ? Faut-il fuir de l'autre côté de la Méditerranée ? Ou alors organiser la résistance qu'appelle de ses voeux le jeune et fougueux Zuhayr, convaincu que la marche de l'histoire n'est pas irréversible ?
Tariq Ali excelle à camper les détails du quotidien de ces aristocrates libéraux à un moment où leur monde, tout de raffinement et de tranquille certitude, bascule. Mais si, avec sa verve coutumière, il donne vie et chair aux intrigues amoureuses, aux unions clandestines voire incestueuses, et aux secrètes rivalités, le romancier livre aussi une subtile réflexion sur les germes du déclin de la culture arabe en Andalousie.
Car tel est le projet de son Quintet de l'islam, dont ce roman est le troisième volet : confronter, au fil des siècles et à différentes périodes, les mondes chrétien et musulman. Déjà parus : Un sultan à Palerme (2007), évocation de la Sicile cosmopolite du XIIe siècle, et Le Livre de Saladin (2008), récit de la reconquête de Jérusalem par Salah al-Din.
TARIQ ALI est né à Lahore en 1943. Figure prépondérante de l'extrême gauche antilibérale au Royaume-Uni, il est l'auteur d'essais politiques et historiques ainsi que de deux cycles romanesques. Éditeur à Londres, il écrit également pour le théâtre, le cinéma et la télévision.
 
 
 
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