Les réunions se succèdent à la mairie de Michelet, devenue le siège des opposants. Après une année d'indépendance, la Kabylie échappe encore au contrôle du régime les autres régions sont passées sous la coupe de Boumediene et Ben Bella. Le Colonel Mohand Oulhadj est l'un des rares chefs de wilaya, avec le Colonel Youcef Khatib de la Wilaya IV, à avoir gardé le commandement de leur région historique.
Aux premières heures de la matinée de ce 29 septembre 1963, Smaïl Ouguemoun dépose au PC, à Tizi-Ouzou, les déclarations du FFS.
Vers 10h, Me Mourad Oussedik monte sur l'estrade dressée devant la mairie. Face à une assistance nombreuse, il lit, d'un ton solennel, la déclaration de proclamation du FFS. Mohand Oulhadj et Hocine Aït Ahmed lui succèdent pour dresser un implacable réquisitoire contre les usurpateurs
Les unités de l'ANP, sous les ordres de Saïd Abid, font leur apparition à Tizi-Ouzou et ses environs. Un lourd climat de méfiance s'installe entre la population et les soldats. Une année après l'indépendance, la Kabylie, saignée par près de huit années d'une guerre impitoyable, va jouer les prolongations et vivre au rythme des ratissages, des humiliations, des exécutions sommaires et des tortures. (...)
L'auteur: Abdelhafidh YAHA, officier de l'ALN, entre en dissidence dès les premières semaines de l'indépendance, et se retrouve parmi les principaux fondateurs du FFS. Après la défection du Colonel Mohand Oulhadj, il devient chef militaire du mouvement d'opposition acculé à la résistance dans les maquis. A la tête d'une délégation du FFS, il négocie avec les représentants de Ben Bella, et signe « les accords du 16 juin 1965 » qui devaient mettre fin à la crise. Après le coup d'Etat du 19 juin, il prend le chemin d'un exil, long et douloureux, pour poursuivre la lutte contre la dictature.
 
 
 
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