Bien que cette histoire soit le récit de la geste des Hilaliens venus au Maghreb au 11ème siècle nous dit le conteur, on est pourtant frappés par le constant parallélisme et la constante référence aux Berbères Zénètes sédentaires.
Pour cette légende le maghrébin n'évoque peut-être pas les Hilaliens venant du Hidjaz mais prend texte de ceux-ci pour mettre en scène ses propres « Hilaliens » des Berbères Zénètes nomades : ce qui m'a amené ainsi, à considérer Jayza comme Berbère.
Cette dynamique des contraire entre Hilaliens et Zénètes ne serait de fait qu'une tension positive entre deux modes de vie d'une même structure sociale avec deux possibles- agriculture, élevage- ordonnée par une dynamique de confédération de tribus toutes berbères mais nomades et/ou sédentaires. Cette complémentarité serait l'axe d'équilibre d'un même ordre politique et agro-pastoral.
On serait donc de fait dans un monde exclusivement Berbère et ici pour ce récit Zénète (Chaouïa) tendu entre deux extrêmes possibles, tant au plan économique, qu'au plan matrimonial. La « mouvance » ou la « pause », l'échange au risque de se perdre, ou l'entre-soi de la « pureté » mortifère. Ces pôles des mentalités structurent encore les tensions idéologiques au niveau des formes pouvoirs et des rapports domination.
Car si le monde agro-pastoral ne fonctionne plus comme un tout socio-économique, il reste anthropologiquement une référence obligée sur le plan des valeurs si l'on veut mieux appréhender les modèles idéologiques des clans politiques, des clivages socio-régionaux, des cultures locales et des modèles comportementaux des classes d'âge et des rapports de sexe pour la société algérienne actuelle.
Edition 1998
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