Convoquer les morts, ces "chers disparus", et restituer leurs derniers instants, l'horreur de leur mort, la douleur de leurs proches, comme un cérémonial dans un pays en proie à la guerre, où l'écrivain est offert en victime propitiatoire, tel est le propos de ce récit qui répond autant à une exigence de mémoire immédiate qu'à un désir de lire autrement l'histoire de l'Algérie. Qu'il s'agisse d'écrivains célèbres - Albert Camus, Jean Amrouche, Frantz Fanon, Jean Sénac, Mouloud Mammeri, Kateb Yacine, Tahar Djaout - ou moins connus, Le Blanc de l'Algérie recrée, à travers leur mort, certains épisodes de la guerre d'Indépendance passés sous silence, éclairant ainsi l'amont de la crise actuelle comme guerre fratricide. Avec ce récit tour à tour élégiaque et dépouillé, Assia Djebar poursuit la quête exigeante, à la fois littéraire, autobiographique et historique qui, de L'Amour, la fantasia à Vaste est la prison, traverse son oeuvre romanesque et en fait l'un des écrivains du Maghreb les plus connus dans le monde entier.
 
 
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