Les relations officielles de la nation française avec « les magnifiques Seigneurs » composant le Divan d'Alger remontent à l'époque où quelques Provençaux , fixés sur les confins de la province de Constantine , obtinrent des cheikhs indigènes le privilège exclusif de la pêche du corail de Tabaraque à Bône , et la cession d'un territoire de dix lieues de côtes pour s'y livrer au commerce moyennant certaines redevances (1478). Dans cette région , nous établîmes peu à peu certains postes : au Bastion de France , à Bône , La Calle , le cap Rose , Le Collo , le cap Nègre . Ce droit territorial , désigné sous le nom de Concessions d'Afrique , fut le germe d'où naquirent les rapports de la cour avec les Algériens , et la cause initiale de nos débats interminables auprès de leur gouvernement .
Peu après cette acquisition , Louis XI voulut resserrer les liens qui unissaient des sujets aux Arabes . Dés 1482 , il écrivit au roi de Tunis , Bône et Bougie , pour lui exprimer « Son désir de voir continuer et se développer les relations qui existent entre la province et l'Afrique du temps du roi René , son oncle ».
Un événement politique d'une portée considérable allait bientôt consacrer ces rapports de voisinage . Il s'agit de la lutte acharnée de François Ier contre Charles-Quint , qui porta le roi de France à contracter avec le sultan de Constantinople cette alliance franco-turque si conforme à nos intérêts dans toute la méditerranée , en Espagne comme en Afrique , que les historiens l'ont appelée l'inspiration du désespoir .
 
 
 
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